PHOTO DE DOSSIER : Siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort
Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont réduit leurs taux directeurs le mois dernier pour éviter un resserrement injustifié des conditions monétaires et face à l'incertitude croissante concernant le commerce, montre le compte rendu de la dernière réunion de l'institution de Francfort, publié jeudi.
La BCE a abaissé le 5 juin ses taux d'intérêt pour la huitième fois en un an mais a laissé entendre qu'elle ferait désormais une pause car l'inflation est déjà à son niveau cible, tandis que la politique commerciale américaine crée trop d'incertitude.
"Les membres ont souligné que les perspectives de l'économie mondiale restaient très incertaines", écrit la BCE dans ses "minutes".
"L'incertitude commerciale élevée est susceptible de dominer pendant un certain temps et pourrait s'élargir et s'intensifier", poursuit le compte rendu.
La probabilité d'une pause sur les taux en juillet s'est renforcée dans les semaines qui ont suivi la réunion de juin, la majorité des responsables de la BCE s'étant ralliés à un statu quo en partant du principe que les indicateurs clés et de nouveaux éléments sur les négociations commerciales ne seraient pas disponibles d'ici leur réunion.
Les marchés sont également sur la même longueur d'onde. Les investisseurs n'envisagent qu'une seule baisse supplémentaire du taux de dépôt de la BCE, actuellement à 2%, vers la fin de l'année.
"Les indicateurs d'avril et de mai suggèrent déjà un certain ralentissement de l'économie mondiale", note la BCE.
Même si la plupart des responsables politiques affirment que la BCE a atteint pour l'essentiel son objectif, certains, dont le Finlandais Olli Rehn, le Portugais Mario Centeno et le Belge Pierre Wunsch, ont mis en garde contre le risque d'une inflation trop faible, qui nécessiterait un soutien encore plus important.
La croissance des prix devrait passer en dessous de l'objectif de la BCE dans le courant de l'année et rester inférieure à 2% pendant 18 mois en raison de la vigueur de l'euro, des coûts de l'énergie relativement bas et des importations chinoises bon marché. L'inflation pourrait revenir par la suite à l'objectif fixé de 2%.
D'autres responsables notent cependant que la démondialisation, la transition écologique et le vieillissement de la population accentueront les pressions sur les prix et que la BCE pourrait bientôt être à nouveau confrontée à une inflation supérieure à l'objectif fixé.
(Rédigé par Marc Jones; version française Claude Chendjou; édité par Blandine Hénault)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer